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Une histoire de vitrail

Histoire du vitrail

4000 ans avant Jésus Christ

En Égypte et en Orient, on connaissait le verre blanc…

Les Romains l’utilisaient pour fermer les vides des claustra et les ouvertures de leurs maisons.
Le vitrail en tant qu’élément coloré et figuratif existait déjà à l’époque mérovingienne et carolingienne.

Vers 1100

Les écrits du moine Théophile prouvent qu’à cette époque, les techniques du vitrail étaient parfaitement maîtrisées.

Les plus anciens vitraux actuellement visibles datent de 1100 et se trouvent dans la cathédrale d’Augsbourg en Allemagne fédérale.

Au XIIe siècle

Le vitrail commence sa remarquable ascension.
Les vitraux des églises romanes utilisent beaucoup le verre blanc et sont généralement très clairs, compensant sans doute en luminosité la petitesse et la rareté des ouvertures.

La translucidité du fameux « bleu de Chartres » répond à ce critère de luminosité.

L’iconographie, quant à elle, est extrêmement élaborée, révélant une grande érudition et une volonté didactique : parallèle entre l’Ancien et le Nouveau Testament, thème de la double nature du Christ, etc…

Les Cisterciens (1140-1150), réagiront contre ce raffinement, cette préciosité et cette richesse, accusés de détourner l’attention de la méditation et prôneront un vitrail incolore à motifs géométriques.

Au XIIIe siècle

Avec l’architecture gothique, les fenêtres s’agrandissent, la tonalité des vitraux peut donc se foncer et la palette du peintre-verrier se diversifier.

Le bleu est plus soutenu, le bleu-rouge domine dans les fonds, tandis que les couleurs se nuancent : vert-olive et vert-émeraude, rouge carmin et rouge vermillon ; le jaune est moins employé.

Les fenêtres basses, à portée de vue, racontent des épisodes (vie du Christ, vies des Saints), tandis que les fenêtres hautes, plus éloignées, présentent de grands personnages (Vierge, apôtres…).

La lecture d’un vitrail est difficile car pas toujours la même. Souvent elle se fait de bas en haut et de gauche à droite, mais la verrière du Bon Samaritain à la cathédrale de Bourges (vers 1210) se fait de haut en bas.

Les premières « grandes roses » apparaissent sur les façades (N. D. de Paris, Chartres…).

Le XIVe siècle

Il est marqué par la découverte du « jaune d’argent » qui permet de colorer partiellement un verre sans avoir besoin d’utiliser la « mise en plomb », mais aussi par l’amélioration de la qualité du « verre blanc » qui peut désormais être totalement clair et translucide.

Sous l’influence de la pensée cistercienne et franciscaine, l’incolore se développe considérablement.

Au XVe siècle

La gamme de couleur s’enrichit du « violet » obtenu par placage de verre rouge et bleu, et de la célèbre « sanguine », sorte de brun-rouge qui améliorera la technique de la « grisaille » en permettant d’autres effets. Le « camaïeu » est très utilisé.

Dans l’évolution du style, on constate un perfectionnement des règles de la « perspective », et l’utilisation du « damassé » (décor régulier et répétitif d’inspiration orientale), du sertissage en « chef d’œuvre », et de la gravure.

On appelle « sertissage en chef d’œuvre, l’incrustation d’un verre, souvent rond, tenu par un plomb, à l’intérieur d’un autre verre plus grand et de couleur différente.

Ce travail, extrêmement délicat, permettait au compagnon d’obtenir sa maîtrise. D’où le nom de « chef d’œuvre ». Grâce à ce procédé, on pouvait dessiner les blasons des donateurs ou le décor des vêtements.

Le développement de la gravure de verres plaqués permettra au peintre-verrier de changer le coloris d’un motif sans avoir besoin des plombs.

L’utilisation du papier connaît, à cette époque, une formidable expansion, et avec elle, la technique de « l’estampe ».

Les estampes pouvant facilement s’échanger entre pays, l’iconographie subira cette influence venue d’ailleurs.

Sensible au XVe siècle, cela le sera bien davantage encore au XVIe siècle.

Au siècle de la Renaissance

Le décor et le goût italiens sont très prisés : chimères, coquilles, guirlandes, scènes de triomphe de la Vierge copiées sur le triomphe des généraux romains, etc. Les scènes deviennent de plus en plus réalistes, les visages de plus en plus expressifs, les formes de plus en plus précises et les couleurs de plus en plus nuancées jouent, grâce à une technique parfaite, avec la lumière.

Quelques-uns, et c’est un fait très rare, signeront leurs œuvres et resteront immortels : Arnoult de Nimègue, Engrand, Romain Buron, Dominique Florentin, Jean Soudain, Mathieu Bléville, Arnaud de Moles (cathédrale d’Auch), Valentin Bousch (vitraux lorrains et alsaciens).

La découverte des « émaux » améliorera encore la palette du peintre-verrier, mais cette nouvelle technique, en se substituant au verre teinté dans la masse, assombrira l’œuvre et contribuera au déclin du vitrail.

Au XVIIe siècle

Le besoin de clarté va de pair avec l’art classique.

L’emploi excessif des émaux ayant enlevé aux vitraux leur transparence, le goût va aux vitres blanches ornées seulement d’une bordure colorée à l’émail ou au jaune d’argent.

Peu de vitraux font exception à cette règle : St-Eustache, St-Étienne du Mont, St-Sulpice et quelques autres.

Au XVIIIe siècle

Le vitrail de couleur sera totalement banni.

Au XIXe siècle

Le « vitrail décoratif » refait surface, donnant naissance à de véritables entreprises industrielles… le vitrail, standardisé, se vend sur catalogue…

Alors que la peinture française connaît une formidable explosion, le vitrail reste à part, cantonné dans un pastiche dénué de toute créativité.

Il faudra attendre le mouvement « Art nouveau » pour que le vitrail redevienne un art vivant.

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